En mars, l'Ile-de-France aura les pieds dans l'eau

Jeudi 25 Février 2016

En mars, l'Ile-de-France aura les pieds dans l'eau

Du 7 au 18 mars, la région sera submergée pour un exercice inédit appelé Sequana, simulant une crue majeure, organisé par la préfecture de police.

Source AFP

"Une crue centennale sur le même niveau d'élévation du fleuve qu'en 1910, en Ile-de-France, se traduirait par 500 km² de territoire sous l'eau, 830 000 habitants résidant en zone inondable et plusieurs millions d'habitants dont les conditions de vie seraient dégradées." © AFP

De l'eau jusqu'aux épaules du zouave du pont de l'Alma, des députés qui se rendent en barque à l'Assemblée nationale : la référence en termes de crue centennale reste celle de 1910. Mais, du 7 au 18 mars, l'Ile-de-France remettra les pieds dans l'eau : la préfecture de police organise en effet un exercice inédit de gestion de crise appelé Sequana, simulant une crue majeure, avec des exercices de terrain. « Une crue centennale sur le même niveau d'élévation du fleuve qu'en 1910, en Ile-de-France, se traduirait par 500 km² de territoire sous l'eau, 830 000 habitants résidant en zone inondable et plusieurs millions d'habitants dont les conditions de vie seraient dégradées. En termes économiques, on est sur deux points de PIB en coûts induits », a expliqué le préfet de police Michel Cadot.

Huit départements seraient inondés, 5 millions d'habitants touchés et on comptabiliserait 40 millions de dégâts. « Cet exercice va permettre de réexpliquer aux gens qu'il y a de fortes chances que cela arrive un jour et que, collectivement, il vaut mieux s'y préparer », a ajouté le préfet Jean-Paul Kihl, secrétaire général de la zone de défense et de sécurité de Paris. « Au niveau centennal », cela veut dire qu'il y a une chance sur cent dans une année que cela arrive, cela ne veut pas dire que ça arrive tous les cent ans", précise-t-il.

Quatre pays européens vont participer

Cinq départements franciliens sur huit participeront à cet exercice européen inédit avec 900 sauveteurs, 150 membres du personnel des forces de police, 40 véhicules étrangers de sécurité civile, dont 20 véhicules lourds, 4 hélicoptères. Quatre pays européens vont y participer : l'Italie, l'Espagne, la Belgique et la République tchèque viendront sur place avec leurs propres moyens de secours. « C'est surtout un exercice hors norme parce que nous associons plus de 80 partenaires qui sont des partenaires institutionnels mais aussi économiques », souligne Jean-Paul Kihl.

Le scénario prévoit une montée des eaux quotidienne de 50 centimètres. Ainsi 5,5 m seront relevés à Paris-Austerlitz le 7 mars, 7,13 m trois jours plus tard. Durant ces quinze jours, plusieurs exercices simulant la montée des eaux, la stabilisation puis la décrue se feront sur table, mais d'autres auront lieu en grandeur nature, sur le terrain. Par exemple, la RATP va « emmurer » des stations de métro pour empêcher que l'eau ne s'introduise dans le réseau. Un site d'information grand public se tiendra sur le Champ-de-Mars le dimanche 13 mars.